Les vraies raisons qui poussent le PS à refuser "la règle d'or"!

Publié le par valerie garcia

La France n’a pas voté un seul budget en équilibre depuis 1975, et la crise grecque vient nous rappeler la menace que représente un accroissement incontrôlé de la dette publique. C’est dans ce contexte que Nicolas Sarkozy a adressé une lettre à tous les parlementaires les invitant à se rassembler, au-delà des clivages, pour trouver une solution commune au problème de la dette. L’union sacrée est indispensable pour voter la règle d’or budgétaire, qui constituerait un garde-fou efficace pour maîtriser nos comptes publics à l’avenir. 

En refusant de saisir cette main tendue, les socialistes fuient leurs responsabilités et s’empêtrent dans de graves contradictions. On comprend mal comment Martine Aubry et François Hollande peuvent expliquer dans la presse que la dette est une priorité tout en s’opposant à la règle d’or budgétaire au seul motif que c’est une proposition formulée par le Président de la République. Cette posture est indigne d’un parti de gouvernement : on ne peut pas mettre en danger l’avenir de nos enfants au nom de calculs politiciens qui ne se projettent pas plus loin que la prochaine échéance électorale. 

Le PS tente de défendre sa position en expliquant n’avoir aucune leçon de vertu budgétaire à recevoir de la part de la droite alors que la dette a augmenté depuis 2007. Certes la dette a progressé, mais pour une raison que le PS se garde bien de mentionner : la France et le monde ont été frappés en 2008 par une crise économique sans précédent depuis 1929. Pour protéger les Français face à la crise, l’Etat a donc augmenté ses dépenses, alors que ses recettes fiscales diminuaient. Mécaniquement, la dette s’est accrue. Ce n’est pas notre gestion mais bien la crise qui est ainsi responsable de la moitié du déficit public actuel. Et si la France ne connaît pas le même sort de la Grèce, c’est parce que notre majorité a toujours fait le choix de la responsabilité. La dette publique n’a progressé que de 28% depuis 2007 en France, contre 66,5% pour l’Espagne ou encore 80% pour le Royaume-Uni. 
En revanche imaginons un seul instant dans quel état serait notre pays si le PS avait été au pouvoir au plus fort de la crise. En 2008, Martine Aubry criait sur tous les toits qu’il fallait suivre le modèle espagnol : « Ce que nous demandons, c'est ce que Jose-Luis Zapatero a annoncé en Espagne : une relance du pouvoir d'achat ». Un manque de vision qui nous aurait sans doute placés dans une situation comparable à celle de l’Espagne aujourd’hui : 9,24% de déficit, 21,29% de chômage et un pays au bord de l’implosion sociale !

Le PS nous explique aussi que lorsqu’il était au pouvoir, il a toujours été un parangon de vertu budgétaire. Encore une fois, le PS prend des libertés avec l’histoire. Souvenons-nous des choix du gouvernement Jospin en matière de discipline budgétaire. Au début des années 2000, la France connaît une période de croissance historique qui permet à l’Etat de dégager un excédent fiscal de 80 milliards de francs. Mais au lieu d’affecter ce surplus à la réduction du déficit, la gauche l’a utilisé pour faire des cadeaux fiscaux et financer les 35 heures, mesure qui pèse depuis 10 ans sur la compétitivité française… 

Le PS ne s’oppose donc pas à la règle d’or pour des raisons valables mais plutôt parce qu’il lui est impossible de tenir ses folles promesses (retour de la retraite à 60 ans, 300 000 emplois jeunes, augmentation du budget de la culture de 50%...) sans augmenter la dette. Le PS est hostile à la règle d’or, parce que depuis des années, il est drogué à l’idéologie de la dépense publique et peine à s’en désintoxiquer. 
J’en appelle à l’esprit de responsabilité de chacun : la règle d’or n’est ni de droite, ni de gauche, il faut la voter pour préserver l’intérêt général.

Jean François  Coppé

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